1-2 déc. 2016 Saint-Denis (France)

Émotions littéraires, émotions patrimoniales

COLLOQUE INTERNATIONAL

1er et 2 décembre 2016
Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis

 

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Anonyme, Paul Eluard à la fenêtre d'un train, Saint-Denis musée d'art et d'histoire, inv. 95.22.27.
© Succession Eluard - Photo : Irène Andréani
« Ne plus partager » (extrait), Capitale de la douleur (1926).

 

 

ÉMOTIONS LITTÉRAIRES, ÉMOTIONS PATRIMONIALES

maisons d’écrivain, musées, expositions et lieux de mémoire

littéraires 

 

Dans le cadre de cette nouvelle étape du cycle que nous consacrons aux pratiques contemporaines des émotions littéraires, nous avons décidé cette fois de nous intéresser aux espaces d’expositions et lieux de mémoires littéraires – expositions temporaires, musées, maisons d’écrivain, lieux et monuments dédiés à la littérature – et aux émotions spécifiques qu'elles suscitent, orchestrent, définissent et légitiment (ou non), dans leur relation à la littérature.

La question de l’émotion suscitée par le lieu, par l’objet, en rapport avec sa « qualité » littéraire, est un lieu commun, un point de convergence. Elle caractérise aussi bien la réception, telle qu’elle s’appréhende dans les récits et les discours des visiteurs, que la conception et la « production » de ces espaces telles qu’elles se révèlent dans les propos des professionnels. Et presque toujours, ces émotions invoquées, ou provoquées, sont de l’ordre de l’indicible, du labile, et le rapport à la littérature indécis.

Qu’est-ce qui, dans l’ « esprit du lieu » relève de la littérature ? Qu’est ce qui, dans cette mise en présence – et en scène – de l’objet patrimonial, relève (encore) de la lecture ?

Si ce qu’on trouve là peut relever de la trace d’un geste d’écriture, d’un vestige de l’acte de création, ce n’est pas toujours, ni nécessairement, ni directement, le cas. L’espace comme l’objet peuvent avoir à la littérature un rapport de type métonymique, mimétique, métaphorique : indice, icône ou symbole. Tension entre une « réalité augmentée » par le souvenir, le fantasme ou le désir de lecture, et l’ancrage ou la « stabilisation » dans un monde tangible et partagé de cet espace proprement littéraire, fictionnel ou non. Quel rapport ces émotions « patrimoniales » entretiennent-elles avec les réminiscences de lectures passées, et/ou le projet de lecture à venir ? Quel rapport le lieu (maison, musée, exposition) et les objets présentés, authentiques ou non, entretiennent-ils avec cet espace intangible qu’est celui du « littéraire » ? On s’intéressera spécifiquement à ces embrayeurs entre l’espace réel de la visite, ou de la déambulation, et l’espace intime du souvenir de lecture, et/ou de l’univers, fictionnel ou non, de l’œuvre. On peut ainsi envisager l’émotion littéraire, née de la lecture effective du texte, ou du rêve de lecture, comme « matière » muséographique, que l’on peut à loisir programmer, scénariser, scénographier.

Enfin se pose la question de la dimension collective du lieu. Seul face à son livre, le lecteur devenu visiteur entre dans un espace ouvert à d’autres. Pour autant, l’émotion « littéraire » y devient-elle ipso facto partagée, ou partageable ? Comment les activités proposées dans ou autour de ces espaces (ateliers d’écriture, résidences d’élèves, ateliers ou cercles de lecture, spectacles, etc.) travaillent-elle ce rapport intime à la littérature ?

Emotion(s), donc, mais de quelle nature ? de quelle portée ? A quelles fins ? Au centre de notre réflexion, résolument interdisciplinaire, des pratiques, aussi bien celles des visiteurs (lecteurs ?) que celles des professionnels qui pensent et font ces lieux, ces événements. Les interventions pourront ainsi tout aussi bien proposer des études de cas – expositions, maisons d’écrivain, lieux de mémoire – que des approches plus théoriques, selon des perspectives d’analyse touchant aussi bien à la muséographie, à la scénographie, à la médiation, qu’aux théories de la lecture, de la réception, et de la littérature.

 

 

 Carnet de Recherche et Ateliers

Pour le colloque Émotions littéraires, émotions patrimoniales, nous souhaiterions mettre en œuvre de nouvelles formes d’intervention et de travail collectif.

L’objectif est que ces journées puissent dépasser le cadre habituel d’une succession de communications, et constituent plutôt le point d’orgue d’échanges entamés bien en amont, un réel temps d’échanges, d’élaboration et de travail collectif. Pour cela, nous avons imaginé deux dispositifs, l’un en amont, l’autre pendant ces journées.

Afin de constituer un premier « matériau » commun, nous vous proposons d’écrire avant ces journées un petit texte sur la thématique du colloque – celle de l’émotion que suscitent (ou pas !) les lieux et les objets qui font mémoire, ou trace, de la littérature – et de le déposer sur le site du colloque, où il sera accessible à tous, à la manière d’un carnet de recherches. Pour déposer, voir ci-dessous. Ces textes seront brefs (environ 500 mots, ou 3000 signes, au maximum – mais ce peut être plus court encore) ; et très libres sur le fond comme sur la forme. Vous pouvez raconter, décrire, analyser, commenter, critiquer - à votre guise - une émotion spécifique, un objet, un lieu, mener une réflexion plus théorique, défendre un point de vue… Vous pourrez y joindre également des images (libres de droits…). L’enjeu est de faire ainsi une première collecte de réflexions, de points de vue, de propos de professionnels, de visiteurs, d’amateurs, qui seront soumis à la discussion et à la réflexion collectives.

Lors du colloque proprement dit vous seront proposés des ateliers dont l’enjeu est de permettre et de susciter, en plus petits groupes (très «interdisciplinaires»), la réflexion autour des enjeux de valorisation du patrimoine. Pour cela, nous demanderons à chacun des participants au colloque d’apporter avec lui, symboliquement bien entendu (sous la forme d’un visuel et d’une documentation), un «objet» (ou un lieu, sous forme de photographie par exemple) dont l’enjeu à la fois émotionnel et littéraire lui paraît particulièrement fort. L’ensemble de ces «objets» constituera une collection, sur laquelle nous vous proposerons de travailler collectivement.

Nous envisageons enfin une publication un peu inhabituelle, qui associera aux textes des communications et conférences un choix des textes postés sur le site et des traces, aux formats très variés, des ateliers qui se seront tenus pendant le colloque.

 

Dépôt, mode d'emploi :

Pour déposer, cliquez sur l’onglet « Dépôt »  à gauche; les textes seront ensuite publiés dans la page « carnet de recherche ». Pour « type » et « thématique », sélectionnez « carnet de recherche » (le dépôt de proposition de communication est clôt). Vous pourrez rappeler, le cas échéant, le lieu, l’exposition, l’auteur, voire l’objet sur lequel porte votre texte dans la case « mots clés »: ces mots apparaîtront sous votre titre et votre nom dans la liste des textes sur la page « carnet de recherche ». Vous déposerez ensuite vos texte en format PDF.

 

  

 

 

   

comité d'organisation

Bérengère Voisin, laboratoire « Littérature, Histoires, Esthétique », EA 7322, Université de Paris 8 Vincennes-Saint-Denis

 

Aurélie Mouton-Rezzouk, Institut de Recherches en Études Théâtrales, EA 3959, Université de Sorbonne Nouvelle — Paris 3

 

Sylvie Gonzalez, Musée d’Art et d’Histoire de Saint Denis

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